Origine
L’origine du Carlin reste floue et plusieurs hypothèses s’opposent. Le carlin serait apparu en Asie il y a plus de 2000 ans.
L’hypothèse du cynophile Pierre Mégnin est certainement la plus probable. Il a comparé au XIXème siècle ce chien aux statues appelées « chiens de Bouddha » retrouvées sur les autels en Chine et au Vietnam, des chiens représentés avec une queue fermement enroulée.
Les empereurs et dignitaires chinois en faisaient l’élevage. Sélectionnés pour leurs museaux aplatis et leurs membres brévilignes, ces chiens étaient nommés « Paï ». Ils seraient les ancêtres du pékinois et du Carlin.
Les Carlins se sont ensuite disséminés dans toutes les cours d’Asie avec leurs rides tout à fait spécifiques : 3 à l’horizontal et 1 à la vertical. Elles forment un idéogramme chinois qui signifie « Prince ».
Les premiers carlins seraient ensuite arrivés en Europe par le biais des échanges commerciaux qui se sont développés entre la Chine et le Portugal dès le XVIème siècle. Les négociants hollandais sont parfois cités comme étant les premiers importateurs de ce chien.
Le Carlin a été très populaire aux Pays-Bas dans les années 1500 où il est même devenu le symbole des patriotes royaux.
Les cours d’Europe sont tombées sous son charme. C’est ainsi que l’on retrouve la trace des ancêtres du Carlin en Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Russie.
Il comptait, par exemple, parmi les favoris de la « Maison d’Orange », la famille régnante aux Pays-Bas. Il y est même fait état d’un épisode où Pompey, le carlin blanc de Guillaume le Taciturne, réveilla son propriétaire lors des guerres d’indépendance, alors que les troupes ennemies envahissaient le camp
En France aussi, le Carlin a été le chien de compagnie de Louis XV, Joséphine de Beauharnais, Marie-Antoinette et de la marquise de Pompadour.
C’est en Angleterre que sa popularité est la plus grande. La reine Victoria en est une très fervente admiratrice.
Le Carlin va concourir lors des premières expositions canines de beauté en 1861. Le premier club de race, le Pug Dog Club, voit le jour en Angleterre en 1883 et un standard de race est rédigé. L’effet de mode va s’estomper avec l’arrivée d’autres races canines et va de ce fait devenir beaucoup plus rare. Il faudra attendre 1960 pour qu’il retrouve une certaine popularité grâce au duc et à la duchesse de Windsor.
En France, le club de race est créé en 1952 et affilié à la SCC (Société Centrale Canine) en 1958. Au début confidentielle dans notre pays, la race a commencé à sortir de l’ombre dans les années 90 et poursuit depuis son ascension dans le cœur des Français. En 2021, 1 837 chiots ont été inscrits au LOF (Livre des origines français). Le Carlin se hisse à la 6ème place de son groupe, le 9ème, celui des « Chiens d’agrément et de compagnie ».
A savoir : que de noms pour désigner le Carlin ! : « Pug » dans les pays anglo-saxons. Cela fait référence à « pugnacious» signifiant « combat, boxeur », soit à « Pug Nose » pour « nez camus » ou par analogie avec « pugg » que ‘on traduit par « chien ami ».
En Allemagne, il est surnommé « mops » en Allemagne, qui dérive de « mopens » signifiant irrité, renfrogné.
En Italie, c’est « carlino », en hommage à un acteur de la Commedia dell’arte, Carlino et plus exactement Carlo Bertinazzi, l’interprète du personnage d’Arlequin et qui portait traditionnellement un masque noir. En France, son nom dérive donc de ce terme italien.